"Il MESSAGERO POESIE JS,

un site qui aime la poésie, les chansons, les vertus de l' Ethique, les peintures, le cinéma, la naturopathie..."

tout simplement JS

 

Fred ZELLER était le compagnon de route de Marc Blondel.

Secrétaire de la section syndicale du Groupe Hospitalier Hôtel Dieu de Paris de 1990 à 1999, je souhaitais faire dédicacer son livre "Trois Points c'est tout". Lors de la Fête de la Liberté Force Ouvrière Porte de Versailles le 21 sept 1991, mon camarade Pierre M, permanent de l' AP-HP, m'a permis de le rencontrer. Fred ZELLER, ce témoin du siècle a essaimé cet esprit d'idéal, d' Amour, de Liberté, de Tolérance. Essayer d'apprendre à comprendre l'Autre tout en taillant cette Pierre brute que nous sommes afin de devenir meilleur dans ce monde où le désert n'est plus en Afrique, mais autour de Nous.La Liberté est une responsabilité. S'engager toujours pour Servir la Cité et les Hommes. Ces valeurs qui ont fait de nous des Hommes et des femmes libres, Ces ainés dont Fred Zeller, ont tracé le chemin, animés des valeurs de la République, il nous revient de prendre le relai pour protéger tout ce qui fait le charme et la beauté de la vie, l'esthétique des éléments. Harmoniser l' architecture des bâtiments à l'image des bâtisseurs de pyramides aux bâtisseurs de cathédrales.L'Ame perdûre, Rien que pour ça, j'y crois.

José Scandella Friday, September 17, 2004

 

Hommage
Fred Zeller

Climat fraternel


Fred Zeller s’est éteint le 7 février 2003, à l'âge de 91 ans dans le département de la Dordogne où il avait décidé de finir ses jours. Il est né le 28 mars 1912 à Paris Secrétaire général des Jeunesses socialistes de la Seine, il en fut exclu par la direction de la SFIO en 1935. Trotsky l'invita alors à le rejoindre en Norvège, où il était en résidence surveillée. A son retour à Paris, il participa à la fondation des Jeunesses socialistes révolutionnaires et adhéra à la Quatrième Internationale, qu'il quitta quelques années après la guerre. Fred Zeller fut grand maître du Grand Orient de France de 1970 à 1973. Il était artiste peintre.


De Mitterrand à Jospin
La gauche fut ce gigantesque mouvement venant des profondeurs du pays qui se rassembla contre la noblesse, le clergé, les hauts fonctionnaires, les trafiquants de l'Etat et le pouvoir royal. Une masse confuse de petites gens, de paysans, de petits commerçants, et ce qu'il est convenu d'appeler les classes populaires.


Mitterrand avait pu rassembler l'ensemble des forces de gauche avec un mot d'ordre exaltant : "Ceux qui ne sont pas contre la société capitaliste n'ont pas leur place dans le parti d'Epinay."
Pourquoi faut-il qu'en 1983, sous la pression de Jacques Delors, le parti s'engagea dans un tournant décisif sur le plan politique et économique ?


Peut-être parce que nous n'avions pas compris que le monde avait bougé beaucoup plus vite et dans des proportions que nos dirigeants avaient sous-estimées ?


Jospin a profité de l'élection de Chirac pour rassembler encore une fois "la gauche". On ne peut pas nier que son bilan, vu la dualité au sommet de l'Etat, ne fut pas entièrement négligeable. Mais il est vrai que l'excès de privatisations, le refus de s'occuper des retraites, du drame des sans-logis et des sans papiers, de la précarité de l'emploi chez les jeunes ont fini par détacher de nous ces couches populaires qui seront toujours notre support naturel.


Jospin est-il le seul responsable de l'échec historique de la gauche ? Lui a-t-il manqué une tête comme cela lui fut reproché ? Ou cela vient-il de ses mensonges continus concernant son long passage dans une petite secte trotskiste ?


Comment peut-on cacher ce qui fit la raison d'être de toute une génération de militants, qui n'a trouvé pendant de longues et douloureuses années que l'immense talent et le courage de Léon Trotski pour résister physiquement et moralement à l'immonde Staline ? Sans oublier tous ses sbires qui nous pourchassaient assassinaient et calomniaient partout : c'est pour eux, hommes politiques, nombreux intellectuels et autres valets de plume qui ont couvert par lâcheté et intérêt les crimes des staliniens, une question à régler avec leur conscience. Mais qu'ils ne viennent pas aujourd'hui nous donner des leçons de moralité.


Révolution d'Octobre
Vous savez, ma génération a été avant tout obnubilée par la révolution d'Octobre et tous les problèmes posés par la nouvelle société soviétique. Il nous fallut dénoncer Staline et les falsificateurs de l'Histoire qui ont terrorisé durant des années tous ceux qui ne s'inclinaient pas devant le "soleil de l'univers".


Toute l'histoire du monde, depuis les temps les plus reculés, est en réalité le spectacle de la lutte des serfs et des esclaves les plus pauvres et les plus malheureux contre les tyrans, les seigneurs et les puissants de la société. Il fallut la Première Guerre mondiale, ses dégâts matériels innombrables, ses atrocités, ses millions de morts et surtout ses brigandages capitalistes entre négriers se partageant les esclaves pour que nous puissions enfin voir ceux-ci se dresser dans tous les pays contre les puissants du moment.


La révolution d'octobre 1917 était inévitable. Elle a fait craquer une société corrompue et décomposée... comme l'est aujourd'hui la société française.


Lénine et Trotski, ces deux extraordinaires projectiles lancés par l'Histoire, ont frappé de stupeur et fait trembler la Terre entière. La révolution d'Octobre a levé un immense espoir dans le coeur et l'esprit des pauvres gens dans tous les pays du monde. Mais nous n'ignorons rien des fautes, des erreurs, des injustices que ces grands révolutionnaires ont pu commettre au cours des six années où ils ont eu le pouvoir de bouleverser le vieil ordre des choses.


Il ne faudrait surtout pas croire que l'aventure réussie d'octobre 1917 puisse recommencer aujourd'hui ! On ne peut concevoir de nos jours un mouvement minoritaire s'emparant du pouvoir. Nous ne pourrons changer le cours des choses qu'en nous appuyant partout sur la démocratie. En constituant des rassemblements les plus larges des travailleurs de toutes conditions autour d'un programme de gouvernement clair, précis, tenant compte de l'évolution incroyable de la mondialisation.


Franc-maçonnerie

Après la deuxième Guerre mondiale, nous avons eu le sentiment que le monde avait extraordinairement bougé et que nous devions réfléchir sérieusement sur ce qui avait animé durant des années nos vies de militants révolutionnaires.
Nous avions participé avec le plus grand dévouement aux luttes des "bolcheviques -léninistes" français [les trotskistes]. En fait, deux groupes minuscules qui se déchiraient, puis se séparaient pour se réunifier, puis se séparer à nouveau. Ce comportement démoralisant fut à plusieurs reprises dénoncé par Léon Trotski lui-même, très sévèrement.


Nous avions besoin de repenser le bolchevisme, le socialisme, le communisme, le stalinisme, en répudiant le sectarisme, l'aventurisme et l'amateurisme politique. Bien des cercles et clubs se sont formés après la guerre. Ils rassemblaient des hommes et des femmes éprouvant les mêmes besoins que nous, mais qui disparaissaient aussi vite que nés. La franc-maçonnerie nous a attirés, mes amis et moi, pour son long passé chargé d'histoire, sa volonté opiniâtre de rechercher les moyens d'améliorer le sort des hommes et cela depuis la chute du système féodal.


Nous avons eu la surprise de retrouver dans les ateliers nombre d'anciens camarades trotskistes, des socialistes, des militants du PSU, des centristes bien sûr, mais aussi des militants communistes... y faisant le travail du Parti, ce qui permit souvent des débats passionnés.
Mais nous y avons trouvé aussi un climat fraternel, des amitiés très précieuses et de nombreux jeunes. Nous y avons entendu de remarquables interventions, participé à des débats enrichissants conduits par des spécialistes, inconnus bien souvent du monde profane. Nous y avons trouvé la tolérance et la modestie.


Propos recueillis par Laurent Devès.
Rouge 2006 27-02/2003